Ce mois-ci, M6 rediffuse la totalité de la saga. Je me suis rendu compte que cette oeuvre avait par sa longévité touchée plusieurs générations. Il y a ceux qui ont découvert la 1ere trilogie de 1977 à 1983. Epoque marquée par la guerre froide et l'arrivée de Reagan au pouvoir. La science-fiction est en genre en vogue depuis qu'Armstrong a marché sur la Lune en 1969 et les avancées technologiques et militaires. Mais en 1999 Georges Lucas revient avec une nouvelle trilogie. Bien que le contexte mondiale ait changé, Star Wars continue à toucher les gens. Les nouvelles générations continuent à apprécier ce grand show spatiale. Ce grand space opéra. Pourquoi ? Peut-être parce que Star Wars n'est pas si novateur que ça. Qu'il transpose dans un autre univers des choses que nous connaissons ... Retour sur ces éléments cachés qui explique ce succès mondial intemporel.
Made in Japan
Esthétiquement, Star Wars est marqué par des éléments dépaysants pour les petits occidentaux que nous sommes. L'esthétisme du film tourne autour de la culture asiatique et plus particulièrement japonaise. Ce n'est pas vraiment une surprise en soit. En effet le Japon n'a cessé de fasciner l'occident. Dès son ouverture au monde en 1868 on se passionne pour son art. On peut retrouver ainsi au fin fond du Pays-Basque à Irrissary une collection personnelle d'objet japonais. Le soin apporté aux objets du quotidien décorés minutieusement tranche avec les produits manufacturés qui sortent en série des usines européennes du XIXe siècle.
L'art asiatique donc, et japonais en particulier, n'a de cesse d'intriguer et de fasciner. Star Wars repose beaucoup sur ce principe. Culturellement éloignée, elle permet d'apporter un certain exotisme.
Le casque. Un outil seyant pour se rendre à des rendez-vous galant dans la capitale. |
Les habits des Jedis ne sont pas sans rappeler les costumes des samurais. Georges Lucas lui-même dit clairement s'en être inspiré. L'exemple le plus connu est pour son personnage de Dark Vador. Ce personnage considéré comme l'un des "méchants" les plus emblématiques de l'histoire du cinéma marque par son costume, sa silhouette. Or celle-ci s'inspire des armures des samurais du Japon médiéval. Comme on le voit sur ces photos, les casques sont similaires. Le but est d'ailleurs le même, entretenir le mystère et la crainte. Le même procédé et utilisé dans la première trilogie, Padme dispose parfois de maquillage et de costumes qui rappellent ceux des Geishas.
Hormis la coupe de cheveux, tout y est ! |
Mais cette influence japonaise se limite souvent à l'esthétisme. Comme on va le voir, les inspirations et références sont essentiellement occidentales en ce qui concerne le fond.
Des chevaliers en guise d'étoiles.
Si vous avez vu la saga, une chose ne vous aura pas échapper, Star Wars, c'est l'histoire d'une guerre. Les héros les plus emblématiques sont sans conteste les Jedis. Ils sont au centre de l'histoire. Or tout (hormis le costume) évoque chez eux les chevaliers de la table ronde. Ils répondent d'abord à un code morale précis et rigoureux. Si l'on s'en éloigne, on devient un Sith .... et lorsqu'on devient un Sith, on menace l'ordre de l'univers. Or chez les chevaliers c'est la même chose ! S'éloigner de ses principes moraux comme le fait Lancelot lorsqu'il ne respecte pas ses voeux de loyauté vis-à-vis d'Arthur, c'est toute la société qu'il menace. A tel point qu'il causera l'effondrement même d'Arthur. Oui la question de l'adultère n'est en fait pas un réel problème en soit.
Autre preuve des liens entre les deux oeuvres sont les symboles utilisés. Les sabres lasers qui brillent rappellent les épées mythique comme Excalibur (différente de l'épée du rocher qui confère la royauté à Arthur), celle de Perceval et de Galahaad. Sans oublier le véritable objectif d'Arthur. Le symbole même de sa société parfaite : le saint Graal. La coupe brillante qui apparait à ses chevaliers au repas de Pâques peut être analyser de différente manière. L'une des plus pertinente consiste à y voir la fusion, le syncrétisme, de la religion païenne (la coupe qui renvoie au chaudron d'immortalité des celtes) à la religion chrétienne (le sang du Christ récupéré par Joseph d'Arimathie). La découverte du Saint Graal serait donc l'aboutissement d'une société qui parvient à unifier son héritage païen et sa nouvelle religion chrétienne. Bref à trouver un équilibre.
La base de toute société parfaite ... un bon gueuleton. |
Cette équilibre social existe aussi dans Star Wars. C'est ce que les jedis nomment la force. Qu'han solo y croit ou non, ses actes agisse sur cet ordre. Plus largement, le discours s'étend alors. Les combats qu'ils soient au pisto ou sabrelaser représentent la lutte entre le bien et le mal. C'est donc une vieille histoire que l'on nous raconte ici. Un thème séculaire. Celui du bien contre le mal.
La quintscence de cet aspect se retrouve dans la forme des combats le duel. Han solo a boba feet. Qui gon a darth maul. Quand un ennemi disparait un autre ressurgit. La saga se conclue d'ailleurs sur un thème très chrétien. La victoire sur soi même et non sur l'autre, ainsi que sur le rachat des fautes qui entrainent la fin de la République et le début de l'Empire.
Ne reproduisez pas cette scène chez vous. Attaquer un vieil homme avec un néon allumé peut être dangereux. |
République et empire.
La dimension politique rappelle l'histoire de Rome, et plus particulièrement l'épisode des guerres civiles. La première trilogie se déroule dans une "République" en proie aux complots de différentes factions. L'organe affaiblie se nomme le "Sénat". Sa fragilité questionne sur la nécessité d'un régime fort et autoritaire.
A Rome, ce sont les généraux et magistrats en la personne d'Auguste qui sortiront la ville aux 7 collines de la crise. Dans Star Wars c'est un magistrat comploteur qui tire son épingle du jeu. Mais tout deux instaurent un Empire.
Ca doit être compliqué quand toutes les délégations veulent prendre la parole dans le Sénat galactique ... |
On peut voir d'autres éléments qui renvoie à la Rome antique. Les stormtroopers et droïdes rappellent dans une certaine mesure aux légionnaires.
Plus significatif, les races aliens. En anglais le terme renvoie à celui qui "est étranger" dans le sens de "différent". Les historiens anglophones comme Arnold Toynbee utilise ce terme pour évoquer les barbares. Et en effet les races non-humaines renvoient en général à une certaine sauvagerie comme les tribus du désert sur Tataouine qui commettent crimes et violences sur les voyageurs. Ou encore Jabba the Hut qui agit comme un parrain spécialisé dans l'illicite. D'ailleurs on peut se questionner sur la République let 'Empire qui ne cherche.absolument pas a faire respecter l'ordre ... A se demander à quoi ils servent ...
Comment ça je suis étrange ? Tout ça parce que je suis vert, moche et que je fais du commerce d'être vivant. |
Comme on l'a vu l'univers de Star Wars puise ses sources dans d'innombrables mythes et légendes. Son histoire et son esthétique s'adresse a un inconscient collectif. Le contexte, son esthétisme et les symboles qu'ils utilisent sont en fait déjà connu du spectateur. Si sa transposition en fait un film de science fiction, le reste le raproche du mythe. Et c'est pour ça que ces films ont autant marchés ! Qu'ils sont intemporels et touchent toutes les générations. Star Wats est se révèle être un mythe moderne. Pas étonnant dès lors qu'il soit devenu lui-même une référence reprise et parodiée, comme tout les mythes.
Tout cela me rappelle un certain questionnaire...
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