Sous la catégorie "livre du moment", je présenterai les livres que je lis actuellement. Il s'agit donc d'un avis "à chaud" où j'essaierai de faire découvrir l'ouvrage pour savoir à quel type de lecteur il peut s'adresser.
Dans ce livre paru en 1873 (déjà ! ça passe vite) Léon Tolstoï oppose deux couples : Lévine et Kitty, Anne Karénine et Alexandre Alexandrovitch. Comme le présente la première ligne de son ouvrage : " Toutes les familles heureuses se ressemblent ; mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon ". Publié sous forme de feuilleton dans les journaux de l'époque le carton d'édition est immédiat. Notamment chez les femmes nobles russes.
Plus vite Sergueï ! Ma femme tient absolument à ce que je lui ramène les dernières aventures d'Anna !
Car oui, si l'ouvrage s'intitule Anna Karénine, on s'intéresse à la psychologie des personnages et ce qui fait qu'un couple est heureux ou non.
Or le livre ne s'intitule pas "le couple" ou "Lévine, Kitty et la smala" mais bien Anna Karénine. Pourquoi ? Tout simplement parce que le roman fait la part belle ici à la psychologie de ses héros. Et très vite Tolstoï se rend compte d'une chose ... la psychologie des gens heureux c'est chiant ! Savoir ce qui se passe dans le petit couple heureux Lévine/Kitty n'a vraiment rien d'intéressant. Rapidement ces passages ne sont là que pour faire écho aux tourments d'Anna Karénine.
"You can't ask why about love" ... Ils ont pas dû adapter le bon bouquin parce que Tolstoï lui n'arrête pas de nous expliquer l'inverse. C'est juste le sujet du bouquin.
Une des faiblesse du livre sont les atermoiements agricoles. Et oui parce que souvent les grands auteurs peuvent parler de tout et aiment bien le montrer. Or l'une des passions de Tolstoï, c'est les champs. On avait déjà un peu ça dans Guerre et Paix, mais là le gars se lâche totalement. On a droit à.... alors en fait je ne peux pas vraiment dire à quoi on a droit. Après le premier chapitre de ce type j'ai débranché mon cerveau. J'ai lu ses pages par ce que c'est rudement bien écrit mais je n'ai prêté aucun intérêt à savoir ce qu'on allait faire des stères de bois du domaine... Les paysans russes ont fait la révolution bolchévique. Pas besoin de nous tanner sur les rapports sociaux ! Surtout qu'on est alors plus motivé par des histoires de couples !
Scoop ! Alors qu'Anna Karénine court les bals, les paysans russes bêchent la terre ! Merci Léon, on peut revenir à l'intrigue principale maintenant ?
Et justement, l'intérêt, c'est quand même de voir Anna Karénine dans ses oeuvres. C'est un peu l'équivalent d'Emma Bovary, mais qui s'interroge sur ses motivations (parce que Emma, elle se questionne pas beaucoup ...). Tolstoï décortique avec justesse les enjeux psychologiques, moraux et dramatiques de ses personnages. Et là, effectivement, on touche au sublime. Le livre à ce niveau est captivant.
A vrai dire, la comparaison des livres qui plonge dans la psychologie féminine du XIXe siècle sont légion : La dame aux Camélias, Emma Bovary, les oeuvres des soeurs Brontë ... La redécouverte du sentiment féminin est une caractéristique du courant romantique. Mais avec Anna Karénine on peut se demander si ce n'est pas finalement le maître étalon en la matière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire