Le Proche et le Moyen- Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la
Première Guerre mondiale
Aujourd'hui cet espace est, comme l'écrit
Georges Matin “la zone la plus belligène du monde." De nombreux conflits
n'ont de cesse d'y apparaître depuis la chute à la fin de l'empire Ottoman en
1918. La chute de "l'homme malade de l'Europe" a précipité la région
dans de nombreux conflits qui ne semblent pas pouvoir s'arrêter.
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Quelles
sont les causes de la violence au Proche et au Moyen-Orient ?
I/ Les puissance européennes maitresses du Proche et du Moyen-Orient
(1918-1948)
A/
Un monde complexe
a)
L’Islam
comme ciment ?
Mahomet au VIIe siècle tente en fait
d’unir les différentes religions présentes dans la péninsule.
L’histoire a montré avec les califats des
Omeyades (660-750) et es Abbassides (750-7258) qu’une organisation étatique est
nécessaire à l’expansion de la foi. L’Etat est alors un « moyen » et
non une « finalité » comme en Europe.
b)
L’unicité
perdue.
L’Islam perd très vite son unité
apparente.
En 2010 environ 370 millions vivent au
Moyen-Orient.
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Le
Sunnisme : Regroupe 75% des musulmans du Moyen-Orient.
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Chiisme :
Regroupe 25% des croyants.
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Le
christianisme : Majorité au Liban
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Les
juifs : Le judaïsme est à la base un sémitisme. Les premiers juifs sont
arabes. On les nomme les mizrahim.
c)
Les
langues
La langue est aussi un catalyseur autour
duquel se cristallise la pensé d’un peuple. Pas de chance, le Moyen-Orient est
aussi une mosaïque de langage. Seul l’arabe, langue du livre du Coran, semble
imposer un semblant d’unité. Ses deux autres concurrents sérieux sont le Turc
et le Persan.
B/
Une région sous influence
a)
Accords
de Sykes-Picot (1916)
Accords
entre Sykes et Picot. Ligne de Haïfa à Mossoul partage la péninsule entre au
nord la tutelle française et le sud la tutelle britannique.
La rencontre entre Clémenceau et Lloyd
Georges en 1918 change légèrement ces accords. Mossoul et Jérusalem est accordé
aux Britanniques. C'est pourquoi la question du programme commence en 1918. Mais ces accords entre
les 2 concrétisent surtout ce qui est resté dans l'histoire comme "les
accords de Sykes-Picot".
b)
Un région sous administration
C'est la conférence de San Rémo de 1920
qui met un terme à ces polémiques entourant les frontières et les fixent
définitivement.
La stratégie mis en place par les
Occidentaux est donc de sécuriser avant les routes maritimes et les détroits.
Si comme on l'a vu le pétrole (Mossoul) peut-être un enjeu, c'est avant tout
la sécurisation des détroits (Bosphore,
Ormuz, Bab-El-Mandeb) qui prévaut avec Suez.
c) Nationalisme et islamisme
À partir de 1928, une confrérie égyptienne,
les Frères musulmans, donne naissance à l'islamisme
et se donne pour objectif d'instaurer un État arabe musulman (panislamisme;
anticoloniale).
Pourtant Abdul Aziz Ibn Saoud à arracher un Etat aux
Britanniques en poursuivant les révoltes qui avaient été amorcée contre les
Ottomans dès 1903 : l'Arabie Saoudite
(islamisme d'Etat,
panarabique)
C/ Aux origines du problème israélo-palestinien
a) La déclaration Balfour (1917)
Le sionisme s'appuie sur les travaux de Théodor Herzl qui
écrit en 1896 L'Etat des Juifs. Nation
juive doit avoir un Etat en Israël.
Les Britanniques y voient un moyen de sécuriser la région en y
créant un foyer de population qui lui serait redevable dans un territoire
qu'ils pensent peu peuplé.
b) Immigration
A Partir des années 30 et du basculement des Etats dans des
régimes autoritaires défavorables aux Juifs, l'immigration s'accélère vers le
Levant.
En 1936 a lieu la grande révolte arabe. Les
Arabes qui souhaitent s'émanciper attaquent les Britanniques et leur allié, les
Juifs.
c) La création d'Israël
On décide de demander à l'ONU de trancher
le problème. Le plan
onusien prévoie un Etat
Le 29 novembre 1947 l'Etat israélien est
proclamé sous la présidence de Ben Gourion. Les Arabes de tout pays trouvent ce
partage inique et sûr d'une victoire en cas de guerre le rejette.
Ils se lancent dans une guerre de 1947 à
1948 : la Guerre
israélo-arabe ou (Guerre d'Indépendance).
Cette guerre oppose La Ligue Arabe
à Israël soutenu par les puissances occidentales.
Quant aux Arabes, c'est 600 000 d'entre
eux qui doivent quitter le nouvel Etat s'ils refusent de se convertir et d'adopter
la citoyenneté israélite (ce que certains firent). On nomme ce grand départ
vers les pays frontaliers la Nakba.
II/ Le Proche et le Moyen-Orient dans la guerre froide (1948-1991)
A/ Un enjeu pour les 2 grands
a)
Un Tiers monde ?
1952 : coup d'Etat des "officiers libres" Nasser au
pouvoir
En 1955 a lieu
la conférence de Bandung. Nasser s’y rend. Véritable star. Figure émergente du
mouvement avec Zhou Enlai, Tito et Nehru. Il défend l’idée d’un non-alignement
et d’une neutralité positive.
b)
La crise de Suez
En 1956 leur leader Gamel Abdel Nasser décide de déclencher la
« crise de Suez »
Les Occidentaux sortent perdant de la crise de Suez. A
l’inverse les Américains apparaissent comme les grands gagnants. L’Egypte s’est
vue remplacée d’une tutelle par une autre.
c)
La conséquence de Suez : rapports de force
1945 : Pacte du Quiny. Les USA soutiennent l'Arabie Saoudite
de façon invétérée.
La Doctrine Eisenhower, conséquence de la crise de Suez,
confirme cette politique et l’élargit à la région « en vue d'assurer et
de protéger l'intégrité territoriale et l'indépendance économique de ces
nations (...) contre une agression armée ouverte de toute nation contrôlée par
le communisme international ».
Parti Baas : Laïque ce mouvement n’est pas communiste
mais socialiste. Il est néanmoins soutenu par les soviétiques. Il souhaite la
constitution d’un état panarabique et nationaliste. Très actif en Syrie et en
Irak il débouche carrément sur une révolution réussie en 1962.
Mais certains pays
virent carrément dans le communisme comme c’est le cas du Yémen en 1962.
B/ Du conflit israélo-arabe au conflit
israélo-palestinien
a)
La Guerre des Six Jours
La guerre des 6 jours
en 1967 est un constat d’échec pour la Ligue Arabe. Plus qu’une incapacité à
s’imposer, c’est une véritable humiliation. Alors qu’Israël est seule, sans
alliés, les pays de la Ligue sont incapable de s’imposer.
Echec du
panarabisme et de la Ligue
b)
La guerre du Kipour
Beaucoup plus fort
économiquement et militairement l’Egypte et la Syrie relance une attaque. Si le
conflit la guerre tourne plus en faveur des Arabes elle n’en demeure pas moins
une défaite.
La conséquence de ces
deux conflits c’est tout bonnement l’échec pur et simple de nationalisme
panarabique. Si ce mouvement, si les Etats nationaliste ne parviennent pas à
s’imposer face à Israël, alors il n’a pas de raison d’exister car il ne peut
garantir les intérêts d’une partie de la popuplation Arabe qui exhorte son
aide : les Palestiniens.
Car la deuxième
conséquence de cette guerre c’est bel et bien la formation d’une nouvelle
identité. Ces individus qui se considéraient comme Arabes se sentent beaucoup
plus Palestiniens désormais.
c)
L’OLP (Organisation de
Libération de la Palestine
L’OLP (Organisation
de Libération de la Palestine) est un mouvement fondé en 1964 pour rétablir
l’indépendance de la Palestine dans ses frontières.
En 1972 elle obtient
même la place d’observateur à l’ONU. Les institutions internationales lui
reconnaissent donc une existence en tant que nation.
d)
La guerre du Liban (1982)
Tsahal décide d'attaquer le Liban et de mettre un
terme à l'existence de l'OLP et de
prendre Beyrouth. Les combats deviennent violents.
Massacre des villes de Sabra et Chatila.
Création d'un nouveau groupe dans la région du
Fatahland : le Hezbollah.
C/ Des états à la recherche d’un
régime stable
a)
L’Egypte
Nasser veut asseoir la
puissance de l’Egypte au sein de la Ligue Arabe. Il n’hésite pour se faire à
soutenir les mouvements proches de son socialisme national comme les partis
Baas syrien et irakien.
Mais la guerre des 6 jours désavoue la politique nassériste.
Accords de Camps David en 1978 avec Israël.
Sadate assassiné en 1981
C’est la fin du rêve du nationalisme panarabique.
b) L’Irak
1958 : Révolution Baas. Sadam Hussein au pouvoir
1980-1988 : 1ère Guerre du Golfe (Iran vs
Irak)
1990-1991 : 2nd Guerre du Golfe (Iran vs
Koweit)
Le cas de l’Irak est révélateur de l’importance qu’ont même
des décennies plus tard du partage des frontières de Sykes-Picot.
a)
L’Iran
1979 : Révolution islamiste.
Les Etats-Unis apparaissent comme le grand ennemi.
b)
Syrie
1962 : Parti Baas au pouvoir. Famille Al-Assad au pouvoir.
c)
Vers l’autoritarisme
L'échec du panarabisme entraine des mouvements autoritaires et
dictatoriaux. La réponse à l'échec de Etat-Nation a gérer le problème permet la
monté de l'islamisme comme alternative.
URSS et USA n’interviennent que quand leurs intérêts sont
directement menacés (prise d’otage en Iran par les islamistes en 1979).
III/ Après la Guerre froide ; un foyer de tension
persistant.
A/ L’Enjeu des
ressources et la présence américaine
a)
Le
pétrole : bénédiction ou malédiction ?
45% du pétrole commercialisé dans le
monde provient du Moyen-Orient.
Facilement extractible. Le baril pour ces
deux raisons y est donc le moins cher du monde. Economie de rente. Entraine de
la corruption qui affaiblit le modèle étatique.
Le contrôle des voies par lesquelles les
hydrocarbures produits au Moyen-Orient transitent pour atteindre les pays
consommateurs constitue un enjeu stratégique de premier ordre.
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L’écoulement des hydrocarbures moyen-orientaux se font
principalement par voie maritime : Les supertankers arpentent la mer
Rouge, la mer du Golfe et la Méditerranée. Le bon fonctionnement e ce système
dépend de quelques points de passages stratégiques : le détroit d’Ormuz (où transitent 17
millions de barils soit 40% des exportations mondiales de pétrole. Le détroit de Bab-el-Mandeb constitue
aussi un point de passage stratégique. Le canal
de Suez est enfin essentiel à l’acheminement des hydrocarbures du Golfe
vers l’Europe.
b)
la guerre du
Koweit
La première guerre du
Golfe est déclenchée après l’attaque par l’Irak de Sadam Hussein du micro-Etat
du Koweït le 2 août 1990. A lieu et se règle a cause du pétrole.
c)
Les
Etats-Unis en recherche de puissance
En 2003 a lieu la 2e
Guerre d'Irak. Bush Jr décide de renverser Sadam Hussein qu’il accuse de
disposer d’armes « de destruction massive ».
Volonté de sécuriser le
pétrole, créer une base militaire sûre, et une démocratie inspirante.
B/ Le conflit israélo-palestinien, une cristallisation des conflits
a)
Les accords d’Oslo (13 septembre 1993)
Accords signés entre
Yitzhak Rabin (1er ministre israélien) et Yasser Arafat sous
l’impulsion de Bill Clinton. Instaurent un mode de négociation entre les
différents acteurs (OLP et Israël).
En 1995 Ytzhak Rabin
est assassiné par un Israélien. Ces actes violents témoignent de la volonté de
nombreux Israéliens de ne pas poursuivre dans la voie diplomatique.
b)
Intensification des Intifadas
LA 2nd
intifada palestinienne, également appelée « Intifada Al-Aqsa »
démarre le 19 septembre 2000.
La 3e
Intifada a lieu en décembre 2008.
En 2015 une vague de
violence à Jérusalem acquiert le nom « d’intifada des couteaux ».
C/ A la recherche d’un nouveau régime stable ?
c)
Printemps arabes …
Vague de
révoltes en 2011 en Tunisie, Egypte, Syrie. Demande plus de liberté et reproche
la corruption de Etats.
d)
… vers un « hiver musulman » ?
Echec de ces mouvements.
Daesh se crée sur les germes de la guerre civile en Syrie en
2012 et de la chute des dirigeants irakiens de 2003
CCl :
ð
Ressources attisent continuellement les
convoitises d’Etats plus puissants.
ð
Faiblesse des Etats empêche toute opposition.
ð
Modèle occidental (démocratie, Etat-Nation …)
semble faire leur chemin.
ð
… recherche d'une régime de direction en phase
avec sa place dans la mondialisation à laquelle elle ne peut échapper à cause
de son histoire et ses ressources.
ð
Problème Israélo-Palestinien obstacle à toute
tentative de sortie de crise de la recherche de puissance du MO.
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